mardi 4 mars 2008

Un enfant surdoué sur trois en situation d'echec scolaire

57% des enfants surdoués sont en avance d'une ou plusieurs classes, et pour 45% d'entre eux, le premier saut s'est effectué dès la maternelle. L'étude démontre que les difficultés (comportementales, scolaires.) apparaissent majoritairement en primaire (71%), mais également beaucoup en maternelle (61%), alors que certains affirment que c'est au collège que les problèmes apparaissent.

Ainsi, et tout à fait paradoxalement, 32% de enfants surdoués sont en échec scolaire, pratiquement comme les enfants témoins (40%), et 8% des enfants surdoués sont carrément déscolarisés (aucun dans l'échantillon témoin) ! Lorsque les enseignants sont avertis par les parents du surdouement des enfants, seul un tiers d'entre eux réagit de manière positive, et cela malgré une démarche ouverte et pro-active des familles.

Les familles d'enfants surdoués recherchent essentiellement des solutions au sein de l'école publique, car seul 8% ont inscrit leur enfant dans un établissement " spécialisé ". La problématique est grave : 3% des enfants surdoués ont tenté de se suicider (aucun dans l'échantillon témoin).

Dans la démarche de détection du surdouement, les parents et les proches sont décisionnaires dans 58% des cas, les professionnels de santé et de la petite enfance sont à l'origine du test dans seulement 15% des cas, et les enseignants dans seulement 11% des cas.

Enfants surdoués, enfants fragiles

Les surdoués, dotés de fortes capacités intellectuelles, n'en tirent pas toujours bénéfice. Leurs besoins spécifiques restent souvent méconnus.

Les associations de défense des enfants à gros intellect ont bien fait leur travail. Le sujet est surmédiatisé, les parents s'inquiètent à la première difficulté scolaire, les psys croulent sous les demandes d'évaluation de QI... Le marché de la précocité se porte bien. Résultat : on n'a jamais rencontré autant de "surdoués". Combien, parmi eux, possèdent véritablement une intelligence hors norme ? Et combien sont simplement stimulés, au-delà du raisonnable, par des parents lancés dans la course à la performance, prêts à crier au génie parce que le petit-qui-n'a-pas-encore-trois-ans parle comme le Larousse ?

Car le "surdoué" véritable (ou "précoce", aucun de ces termes, de l'avis même des spécialistes, n'étant véritablement satisfaisant) n'est pas seulement fortement en avance dans son développement intellectuel sur les enfants de son âge. Il est aussi hypersensible, créatif, curieux de tout et tout le temps. Anxieux, intuitif et plutôt solitaire, il présente souvent une "dyssynchronie" entre niveau intellectuel et niveau psychomoteur (il lit très tôt et très bien, mais écrit de façon déplorable). Le décalage est plus criant encore entre intelligence et maturité affective : le même raisonneur qui, le jour, cherche avec une logique implacable à comprendre le fonctionnement du monde peut continuer d'avoir peur du loup et des sorcières jusqu'à un âge avancé... Et le besoin de câlins de ce grand émotif est souvent plus fort et plus tardif que chez les autres enfants.

Fille ou garçon, issu de milieu modeste ou aisé, intellectuel ou non : au-delà des modes et des abus de langage, l'enfant surdoué existe bel et bien. Et son sort, c'est là tout le paradoxe, n'est pas toujours enviable. Fragiles, parfois inadaptés, la moitié des enfants identifiés comme précoces ne feront pas d'études supérieures, voire connaîtront l'échec scolaire. Les enseignants, qui ont d'autres soucis, se penchent rarement sur leur cas, et estiment pour la plupart avoir assez à faire avec les enfants intellectuellement ou socialement désavantagés. Que ceux qui ont la chance d'être plus intelligents que les autres se débrouillent ! Raisonnement idéologiquement correct, mais aux conséquences concrètes souvent catastrophiques.

On peut, bien sûr, être un enfant précoce et grandir sans problème. Beaucoup d'entre eux sont heureux, bien dans leur peau, confiants dans leur avenir. Mais pour ceux qui s'ennuient à mourir à l'école, qui ne s'adaptent ni aux copains ni aux adultes, la vie peut devenir un cauchemar. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, la précocité pose réellement problème.

Pourquoi ces difficultés ? Parce que la singularité première du surdoué, contrairement à ce que l'on croit trop souvent, n'est pas tant d'être plus intelligent : c'est d'être doté d'une intelligence autre.

caractéristiques des enfants surdoués

Leur comportement est caractérisé par les attitudes suivantes, plus ou moins extériorisées :

Grande curiosité qui le pousse à poser continuellement des questions.
Grande capacité d'attention lorsqu'il est intéressé alors qu'il est souvent distrait.
Sens critique développé, assez souvent agressif ou caustique à l'égard des autres.
Participe à tout ce qui l'entoure sans en avoir l'air.
Utilise son imagination débordante pour se réfugier ou se justifier.
Sens de l'humour.
Intérêt pour les jeux complexes.
Gestes maladroits dans les déplacements.
Sommeil paradoxal d'une durée importante ; cauchemards fréquents.
Assez capricieux avec parfois de violentes colères et agitations corporelles.
Fait preuve d'une maturité plus grande que celle de son âge ou agit comme s'il était plus jeune.
Cherche à dialoguer avec les adultes et choisit des camarades plus âgés.
A la sensation que le système scolaire est trop lent et s'ennuie fréquemment en classe.
Aime travailler seul sans exclure les contacts lui permettant d'obtenir les réponses à ses questions.
Peut être instable, pénible, avoir de mauvais résultats scolaires mettant en doute ses possibilités.